Le classement UNESCO, un atout pour le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais ?

Entretien avec Jean-Pierre KUCHEIDA - Juin 2025

Le Bassin minier est classé l’UNESCO depuis 2012, on vous dit « critique » à l’égard de cette inscription au patrimoine mondial ?


Avant tout, ma passion pour l’Histoire, la Géographie et la Culture au sens large engage un attachement à ce classement qui permet de sauvegarder le patrimoine matériel et immatériel, à le valoriser auprès des populations locales ainsi qu’aux yeux de l’Humanité, dans le monde entier.
Dans mes nombreux déplacements parlementaires, comme dans ceux de ma vie personnelle encore aujourd’hui, s’il y a un site classé à l’UNESCO à proximité, je tiens toujours à m’y rendre…
Lors de mes différents mandats de Député, je me suis battu pour que des sites soient classés au patrimoine mondial. Si le 8 juin 2000, la France a déposé un dossier pour le classement du Mont Blanc au label UNESCO, je pense que ma question écrite du 18 octobre 1999 pour demander le dépôt de ce dossier, y a un peu contribuée… Même si le site n’a toujours pas obtenu le label malgré un second dossier déposé en 2008 par la Région Autonome de la Vallée d'Aoste, le Département de la Haute-Savoie, et le Canton du Valais.


Et concernant le classement du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais ?

 

Tant comme Député-Maire qu’en tant que Président de l’Association des Communes Minières de France, j’ai activement défendu le dossier de classement de l’architecture minière, allant de quelques corons caractéristiques aux chevalets, des terrils aux églises ou aux temples, des friches aux cavaliers.
Parce qu’une image vaut souvent plus que mille mots. Ces 353 éléments architecturaux, dont 51 terrils, répartis sur 109 sites sont les stigmates visibles de l’épopée minière.
Ils témoignent de cette Histoire industrielle qui a fait le développement économique industrielle de la France, qui a été le fer de lance des luttes sociales et qui a été le moteur du redressement économique à la sortie des deux guerres mondiales.
Je tiens à rappeler que l’Association des Communes Minières du Pas-de-Calais est un membre fondateur de la Mission Bassin Minier en l’an 2000 ! et cet outil de redynamisation du territoire porte aussi la gestion du label UNESCO…

 

Pourquoi pensez-vous important de préserver le patrimoine minier ?


C’est le charbon qui permet et ouvre la Révolution industrielle, ce sont les « batailles du charbon » qui permettent le redressement du pays après les deux guerres mondiales.
Cette épopée minière est l’oeuvre de centaines de milliers de femmes et d’hommes, originaires d’ici et venus de loin : de Belgique, de Pologne, du Portugal, d’Italie, de Slovénie, du Maghreb, etc. Ces personnes ont tant donné, elles ont fait des sacrifices gigantesques au service du développement de la France.
Entretenir cette histoire dont nous sommes tous redevables est un devoir de Mémoire légitime et nécessaire !
Par exemple, en tant qu’élu à Liévin auprès d’Henri DARRAS puis maire, j’ai oeuvré à la sauvegarde des 2 chevalements sur la commune alors que les Charbonnages de France voulaient les détruire ! Si le n°3bis a été donné parce que c’est celui de la catastrophe de 1974, la ville a dû racheter le second au prix de la ferraille : 50.000 francs ! Voilà un exemple du cynisme « colonial » des Houillères !
Parce que le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, comme les autres bassins miniers, étaient quelque part administrés comme une « colonie » : on a toujours considéré pouvoir tirer ce qu’on voulait du territoire et de la population des communes minières sans rien apporter en retour qu’un maigre salaire.
D’ailleurs, quand les Charbonnages de France sont partis, ils n’ont rien laissé après avoir tant pris !
Aussi, préserver ce patrimoine permet de rappeler ces injustices alors que nos communes minières, qui auraient dû être les plus riches de France par leur contribution au développement économique, en sont aujourd’hui les plus pauvres !

 

Quelles sont vos réticences sur le classement UNESCO du patrimoine minier ?

 

Dès le départ du projet dans les années 2000, j’ai défendu le classement à l’UNESCO du patrimoine minier.
Au sein de l’association Bassin Minier Uni (BMU), en 2006, je soulignais que la candidature du Bassin minier du Nord-Pas de Calais portait l’objectif global de « reconnaissance que l’ensemble des pays développés doit aux Bassins charbonniers » parce que « le charbon est à l’origine du développement de notre monde, y compris à l’origine du développement des idées, et du combat syndical qui a pu être mené au niveau de toute la planète. Notre Bassin minier du Nord-Pas de Calais en est sans doute l’un des exemples les plus extraordinaires de transformation d’un territoire par une activité industrielle. »
En revanche, j’ai toujours défendu le classement de quelques cités minières remarquables et non celui de 27.000 logements. En effet, je pensais, et je pense toujours, aux problèmes soulevés sur l’habitat, tant en termes de coût de rénovation que d’adaptation de ceux-ci aux besoins nouveaux des habitants, à notre époque.
En 2011, lors du colloque du BMU, j’indiquais en introduction que le logement minier « doit être protégé tout en lui permettant d’être adapté par rapport aux besoins de ceux qui continuent à l’utiliser, qui continuent à l’habiter. » J’étais plutôt esseulé dans ma demande à cette époque. On m’a régulièrement accusé d’être un opposant au classement de 27.000 logements : OUI, mais pas du classement !
Aujourd’hui, mes craintes de l’époque semblent trouver écho alors même que de nombreux Maires s’interrogent légitimement sur les contraintes et les surcoûts de travaux.

 

Mais vous ne souhaitez pas la réhabilitation des cités minières ?


En décembre 2021, la revue trimestrielle de la Société des membres de la Légion d’Honneur (La Cohorte, numéro 244) comprend un article intitulé « La métamorphose des terrils » indiquant un engagement tardif des acteurs, « l’histoire minière n’étant pas considérée comme un élément de patrimoine ». J’ai écrit à l’auteure de l’article, Sophie GRENERY pour rappeler la mobilisation des élus, dont je faisais partie, tant face à la mort programmée de l’exploitation minière dès 1968 que pour la préservation du patrimoine minier face au « rapport LACAZE » de 1987 qui prévoyait de raser près de la moitié des logements miniers avec l’arrêt de l’exploitation !
Ce long combat aboutira, après de nombreuses difficultés, à la création en 2002 de l’EPINORPA, permettant aux collectivités locales de racheter le parc de logements miniers aux Charbonnages de France, en créant le groupe Maisons & Cités SOGINORPA ! C’est unique en France !
Beaucoup ont oublié cette histoire, et les jeunes générations ne la connaissent pas ! Je rappelle d’ailleurs que l’Association des Communes Minières de France siège au Conseil d’administration de l’EPINORPA, et que le patrimoine racheté par un emprunt de 458 millions d'euros, vaut aujourd’hui au moins 3 milliards d’euros !

 

Justement, ce classement apporte des financements pour la rénovation des logements ?


En 2017, avec l’Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier (ERBM), l’Etat apporte une enveloppe de 100 millions d’euros pour la rénovation thermique de 23.000 logements miniers sur 10 ans. Cet investissement est le résultat de plusieurs années de mobilisation des élus locaux ! C’est une avancée mais qui s’avère largement insuffisante face à l’ampleur financière du chantier.
Comme de nombreux acteurs du territoire, je n’ai eu de cesse d’alerter sur les retards et les lacunes de l’ERBM. Cet engagement collectif aboutira à l’annonce du Chef de l’État, en février 2022, d’un abondement « en fonction des besoins » ainsi que d’une autre enveloppe de 100 millions d’euros allouée à « la requalification urbaine ».
Mais cet investissement global de 200 millions d’euros n’est toujours pas dimensionné aux enjeux de rénovation des logements et la transformation du Bassin minier ! Avec les contraintes liées à l’UNESCO, le cahier des charges pour la réhabilitation d’un logement minier fait exploser la facture : l’amélioration des performances énergétiques et une certaine recomposition de la cellule intérieure, se situe entre 90.000€ et 110.000€ pour Maisons & Cités, voir plus ! c’est énorme.
De plus, les dernières études évoquent désormais des besoins de rénovation non plus sur 23.000 de Maisons & Cités mais sur 31.000 logements ! Cela veut dire que la rénovation complète du parc représente un investissement compris entre 2.5 et 3.5 milliards d’euros, sans parler des besoins financiers pour une véritable politique structurelle de l’aménagement local !

Alors que l’ERBM vise à être une « stratégie globale d’aménagement et de développement du territoire », la question se pose aussi sur l’amélioration du cadre de vie et sur la diversification des types de logements (du logement ouvrier au logement des cadres supérieurs).
Le Gouvernement indique plus de 50 millions d’euros de crédits déjà engagés sur les 100 millions promis. Mais, il faut rappeler que ces projets d’aménagement urbain se situe entre 10 à 20 millions d’euros par cité minière. Sachant que le Bassin minier compte 563 cités minières, dont 124 sont classées, cela représente un investissement compris en 3 et 10 milliards d’euros. Même si des études sont nécessaires pour affiner les besoins financiers nécessaires, on comprend bien le sous-dimensionnement chronique des investissements.
Un sous-investissement de l’État qui oblige aussi un engagement financier colossal à la charge des collectivités locales pourtant déjà parmi les plus pauvres de France, qui plus est dans une période de difficulté financière générale pour le pays et les communes françaises !
Cette réalité montre que si le Bassin minier n’est plus une « colonie exploitée », nous ne sommes encore qu’au commencement de l’époque « post-coloniale ».

 

La rénovation des logements avec l’ERBM est-elle une réussite pour les habitants ?


La qualité des travaux est indéniable. La réhabilitation, malgré une diminution des surfaces habitables de 10 %, améliore le confort de vie et permet aussi une réduction des charges de chauffage. Les habitants actuels en sont souvent satisfaits !
De plus, la rénovation des logements apporte aussi du dynamisme à l’économie locale à travers des chantiers pour les TPE/PME locales, des projets d’insertion par l’emploi, et la création de filières de production innovantes et écoresponsables ! On peut citer l’expérimentation de la brique de lin sur un chantier d’isolation mené par la SIA, ou le béton de chanvre pour la rénovation de logements effectuée par Maisons & Cités.
Si je dois évoquer les points d’amélioration de la responsabilité des bailleurs, ils se situent plus sur la gestion de proximité dans le cadre des « problèmes quotidiens », tant sur l’écoute que sur la réactivité face à des demandes de petits travaux. Ce sont les habitants qui me le disent ! Parfois, on croit se retrouver à l’époque du « garde des mines » … En aparté, je vous invite à regarder le documentaire « Sous l’oeil des Houillères », qui permet de comprendre ce qu’était le pouvoir écrasant des Compagnies, puis des Houillères, sur la vie des gens, notamment le travail de surveillance des gardes des mines !
D’autre part, le « cahier des charges » de l’ERBM impose aux bailleurs un coût global des rénovations disproportionné ! Sur des rénovations qui dépassent les 100.000 euros, il aurait été moins onéreux de raser et de reconstruire des logements parfaitement adaptés aux besoins du territoire et de notre époque. Or, le classement UNESCO ne le permet pas.
Pire, il génère aussi des interventions des architectes des bâtiments de France (ABF) sur les secteurs limitrophes aux 109 sites classés. Dans la structuration urbaine presque continue du Bassin minier, avec des densités dépassant les 1000 habitants au km2 dans les Communautés d’Agglomérations de Lens-Liévin et d’Hénin-Carvin, combien de logements au total se retrouvent concernés par les contraintes du classement ?
Alors que les retombées touristiques du classement UNESCO demeurent malheureusement insignifiantes sur l’économie locale, alors que souvent, dès 1987, beaucoup de ces logements étaient voués à la destruction par le « rapport Lacaze » (il y a 40 ans !), on doit se poser la question sur le devenir même de ces logements dans les 20 prochaines années.

 

Que voulez-vous dire par « le devenir » des logements miniers ?


Ce sont des logements vieillissants, qui ont entre 50 et 100 ans, voire davantage, avec des typologies de leur époque… c’est-à-dire une surface souvent plus petite que les « standards » actuels et une organisation des pièces ne correspondant plus forcément aux attentes d’aujourd’hui.
De plus, l’isolation intérieure imposée par le classement du logement réduit encore les surfaces, de 8 à 10% en moyenne… alors que la structuration d’origine est généralement composée de pièces déjà de petites surfaces comparées aux constructions des années 2000. Par exemple, la « surface idéale » d’un logement pour répondre aux attentes présentes est de l’ordre de 70m2 pour 3 personnes.

De plus, une majorité de ces logements comprennent 4 pièces, 2 au rez-de-chaussée et 2 à l’étage, accessibles par un escalier souvent fortement pentu.
D’ailleurs, l’on peut aussi évoquer l’évolution des conditions de sécurité, notamment concernant les escaliers : entre une pente importante et des marches peu profondes, et souvent une étroitesse qui ne permet pas d’intégrer une rambarde… En plus, d’être accidentogène, particulièrement pour les enfants et les personnes âgées, ce sont aussi des facteurs de limitation de l’attrait de cet habitat.
Si la majorité des logements miniers ne répond plus aux attentes, alors même que le secteur demeure encore peu attractif en termes de cadre de vie et de bassins d’emplois, qui acceptera d’y vivre dans 20 ans ?
C’est pourquoi j’ai toujours émis des critiques sur le classement massif des logements, qui empêche le renouvellement du territoire… Entre les 27.000 logements classés et les contraintes liées aux habitations limitrophes, on peut parler d’une « fossilisation » du Bassin minier !... Avec toutes ses conséquences.
Voilà pourquoi il fallait sélectionner une cité minière pour des aires urbaines de 50.000 à 100.000 habitants, c’est-à-dire une quinzaine de cités à travers l’ensemble du Bassin minier, afin d’y mener de vrais projets comme cela s’est fait pour la cité des électriciens.

 

Pourquoi parlez-vous de « fossilisation » du Bassin minier ?


Alors que ce territoire meurtri exige des investissements à la hauteur des nombreux besoins, les contraintes règlementaires et financières sur l’habitat et la structuration urbaine figent l’évolution du Bassin minier qui en a pourtant encore plus besoin que n’importe quel autre territoire !
En 2019, une étude de INSEE s’intitule « Le bassin minier : un territoire densément peuplé confronté à diverses fragilités sociales »… Elle résume les nombreux défis économiques, sociaux et sanitaires auxquels fait face cette région si particulière.
De plus, si les habitants actuels sont évidemment satisfaits de l’amélioration de leur logement, dans 20 ans, qui voudra habiter un logement qui ne correspond déjà plus aux attentes de la population d’aujourd’hui ?
A cela s’ajoute aussi les questions de l’aménagement urbain... En plus des besoins financiers manquants pour améliorer le cadre de vie, le classement limite la possibilité de densification de l’habitat…
Si je ne défends pas une verticalisation à tout va, la spécificité du logement minier, c’est d’être un habitat horizontal, souvent avec un jardin assez grand. Par exemple, la destruction de 6 à 10 maisons peut permettre de construire un ensemble immobilier sur 2-3 étages, comprenant 3 fois plus de logements. Il faut évidemment préserver un cadre vie agréable mais cela permet de construire des logements adaptés à la demande…
De plus, il est aussi important d’inventorier les terrains disponibles afin d’engager une réflexion sur leur utilisation.
D’autre part, il est nécessaire d’engager une réflexion concernant la construction de logement des cadres, des « CSP+ » comme le définit l’INSEE. Ils manquent cruellement dans le Bassin minier.
En effet, il est important que des ménages de cadre s’installent dans le Bassin minier. Il est important que le territoire possède des personnes qualifiées pour attirer les entreprises. Et c’est essentiel pour l’économie du territoire !
Pour cela, il faut peut-être étudier la possibilité de construire des logements locatifs plus grands correspondant aux attentes de ces catégories de citoyens.
Mais le surcoût d’une maison de 120 m2 n’ayant pas le même coût, peut-être faut-il mettre en oeuvre des dispositifs pour permettre d’étaler la rentabilité sur 40 ou 50 ans plutôt que sur 20 ou 30 ans ? permettre un endettement plus important pour les bailleurs ? etc.
Cette dynamique sur le logement servirait aussi le développement général du territoire en lançant des dynamiques sur les attentes de ces citoyens, notamment en termes de services publics, de commerces, de culture, de loisirs, etc.
Vous voyez, les pistes de réflexions sont nombreuses ! C’est d’ambition et de courage politique que l’on a besoin ! Mais la priorité est l’engagement d’un véritable plan d’investissement structurel à la hauteur des enjeux économiques, sociaux, sanitaires et culturels du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais !

 

Quels sont, pour vous, les besoins nécessaires pour le Bassin minier ?


Le Bassin minier est l’un des territoires les plus pauvres de France, avec un taux de chômage supérieur à 20%, un taux de pauvreté allant jusqu’à 40%, une population de plus 15 ans sans diplôme représentant jusqu’à 40%, etc. Ces fragilités sont accentuées par des difficultés sur l’habitat, sur la mobilité, ainsi qu’une situation très dégradée en termes de santé publique.
Or, l’ERBM ne porte aucune ambition réelle sur l’aménagement du Bassin minier au-delà des interventions sur les logements. Porter une politique à l’échelle du Bassin minier demande un outil d’aménagement propre pour engager une approche technique globale de l’aménagement urbain et du cadre de vie, en lien avec les élus à l’échelle des communes et des intercommunalités. De plus, cette « agence d‘urbanisme du Bassin minier » permettrait de générer une vision plus large de l’aménagement et de l’attractivité du Bassin minier, inséré dans son contexte régional et national.
Par exemple, on ne répond pas aux enjeux d’aménagement sans traiter de la mobilité. C’était le sens du projet de tramway allié à un RER régional : relier le territoire à la métropole lilloise et mieux cadencer notre relation avec Paris. Ce projet permettait à la fois de faciliter la mobilité et de favoriser l’attractivité du territoire.
C’était aussi le sens de l’implantation du Louvre Lens : apporter de l’attractivité par la culture ! l’effet Bilbao qu’explique très bien Daniel PERCHERON !
En revenant sur le projet de la « cité des électriciens », la mise en valeur de la plus ancienne cité minière du Bassin minier est tout bonnement épatante !
Les 10 logements habités et les gîtes rappellent la fonction initiale de lieu de vie, tout en transformant la cité en véritable destination touristique : le travail sur l’architecture et les jardins est remarquable, le « pavillon rouge » permet de plonger dans la mémoire de l’exploitation minière, et la présence de résidences d’artistes fait du Bassin minier un outil de création et une source d’inspiration !
Sans les surcouts liés au classement massif de logements, on aurait peut-être pu dégager des budgets pour déployer ces projets ambitieux dans une quinzaine de « cités remarquables », et créer un véritable parcours culturel et touristique sur l’ensemble du Bassin minier sans nuire à son évolution future !

 

Selon vous, quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour répondre à ces défis ?


Pour rester sur les questions culturelles, il faut déjà permettre à la population un accès à la « culture » pour permettre de sortir de la « chape de plomb » sociale. Cela implique des moyens accrus sur l’école, alors que je ne cesse chaque année de dénoncer la baisse des moyens alloués dans l’académie de Lille, et qui touche particulièrement le Bassin minier !
Plus généralement, il faut impérativement un plan structurel, à l’image du plan « Marseille en grand », lancé en septembre 2021 par le Président de la République, autour de 7 ambitions : sécurité, éducation, mobilités, logement, emploi, santé, et culture.
Cela représente un investissement de l’Etat de 5 milliards d’euros, pour un total de 15 milliards d’investissements croisés. En septembre 2023, le Président de la République est même revenu à Marseille pour annoncer l’acte II de ce plan…
Le bassin minier du Nord Pas-de-Calais représente un territoire 5 fois plus grand que Marseille, et une population près de 30% supérieur, qui connait aussi de très grandes fragilités sociales et économiques, sanitaires, culturelles, etc… Pourtant, les 1.3 millions d’habitants du Bassin minier ont droit à un investissement de l’État sur 10 ans, 25 fois inférieur à celui injecté pour la cité phocéenne en 2 ans…
Lors de son déplacement marseillais en septembre 2021, Emmanuel MACRON souligne que « le devoir de la Nation est d’être aux côtés des Marseillaises et des Marseillais. Parce que décider que ce serait un territoire comme les autres, ce serait acter qu'il va continuer à vivre au milieu de ses difficultés, les subir, et ne pas réussir pour lui-même, pour tout le territoire et pour tout le pays. »
Dans plusieurs courriers adressés au Chef de l’État, je lui indique qu’il faut aussi porter l’ambition d’un « Bassin minier en grand » ! C’est ce même message que je lui ai répété de vive voix, lors de son déplacement à Liévin en septembre 2022, et encore récemment lors de sa visite à Wallers, le 3 juin 2025 !
Comme il souhaite me recevoir à l’Elysée prochainement sur ces questions, ce sera l’occasion de lui présenter tout cela précisément, lui rappelant une citation d’un de ses prédécesseurs : « Une politique qui se borne à brasser des rêves les trompe tous. Une politique qui les ignore se trompe sur la nature de ceux qu'elle prétend conduire. »

 

Version imprimable | Plan du site
© ASSOCIATION DES COMMUNES MINIERES DE FRANCE